Papier invité - Table ronde 1, Session 1: Le patrimoine des manuscrits en caractères arabes en langues africaines (al-Ajami)
By Helmi Sharawy Président du Centre de Recherche Arabe et Africain - Le Caire, Egypte
Résumé: Ce travail a duré près de dix ans (2005-2017). L'auteur a été intrigué par le fait que les cultures africaines locales étaient dévalorisées par les cultures entrantes, et que leur importance et leur expression personnelle distincte étaient ignorées par les érudits arabes.
En examinant de plus près le patrimoine de ces cultures, appelées « étrangères » pour indiquer leur statut d'étranger par rapport aux cultures qui prévalaient, l'auteur recherche le fondement de cette dévalorisation délibérée ou non délibérée d'un héritage qui s'est répandu sur tout le continent africain simplement parce qu'il est écrit en utilisant des caractères arabes.
L'auteur souligne que les érudits modernes ont ignoré les premiers écrits arabes dans de vastes régions de l'Afrique depuis Ibn Khaldun parce que, à part les références aux grottes ou aux artefacts, ces écrits ne prêtaient aucune attention au patrimoine africain qui prévalait dans les régions visitées par ces érudits, puisque la production culturelle restante était verbale et non enregistrable. Les principaux écrivains nationaux africains ont fait de même dans leurs domaines.
Cette recherche est le résultat d'une collaboration avec un certain nombre d'érudits spécialisés provenant de pays choisis par l'auteur, pour établir dans quelle mesure les manuscrits de ces pays reflètent le patrimoine des manuscrits en caractères arabes. L'auteur a sélectionné seize manuscrits en seize langues provenant de toute l'Afrique et les a organisés en deux volumes. Le premier volume comprend des manuscrits en huit langues dans l'ordre suivant : malgache, swahili, haoussa, peul, wolof, mandingue, songhaï et tamasheq. Le deuxième volume contient des manuscrits en berbère, soninké, sérère, kanuri, yoruba, nobiin, afar et afrikaans.
Table ronde 1, Session 1 : Traditions historiques des manuscrits en caractères arabes en Afrique
13:20 - 13:40 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 1, Session 1: Émergence de la culture des manuscrits écrits en lettre arabe en Afrique subsaharienne et ses canaux de diffusion
By Bahija al-Chadili Professeure d'histoire africaine à la Faculté des lettres et sciences humaines, Université Hassan II – Casablanca, Maroc
Résumé: Les manuscrits arabes en Afrique subsaharienne constituent une énorme richesse et représentent un réservoir fondamental pour l'étude de la civilisation et des cultures africaines. A l’heure actuelle, il n'est pas possible de cerner le nombre de ces manuscrits éparpillés sur une vaste zone. Les index apparus ces dernières années sur l'Afrique subsaharienne demeureront incomplets tant que d’innombrables manuscrits seront encore enfermés dans des bibliothèques privées.
Cette recherche se propose de faire la lumière sur les facteurs et les circonstances qui ont contribué à l'émergence et à la diffusion de la culture des manuscrits et de ses traditions historiques, que ce soit en langue arabe ou dans les langues locales « Adjami » en Afrique subsaharienne, en mettant l'accent sur les mutations sociales les plus importantes qui ont engendré ces transcriptions en grandes quantités et qui ont nécessité l'utilisation de la lettre arabe pour l'écrire dans les langues locales tout en identifiant les canaux de communication qui ont contribué à sa diffusion.
Nous nous intéresserons aux principales stations historiques qui ont produit ces transcriptions, en se concentrant sur le XIXe siècle en raison de la production prolifique qu'il a connue. Nous prendrons le pays haoussa comme échantillon, étant donné l’expansion des manuscrits locaux rédigés en écriture arabe et la variété de ses domaines et de ses catégories.
Cette étude repose sur l'analyse des points suivants :
Déterminer les principales causes et circonstances qui ont contribué à l'émergence de la culture manuscrite en Afrique subsaharienne.
La diffusion des traditions historiques des manuscrits arabes et Adjamis.
Les réseaux intellectuels, sociaux et politiques qui ont contribué à sa diffusion
Les catégories des textes et leur importance historique
Table ronde 1, Session 1 : Traditions historiques des manuscrits en caractères arabes en Afrique
13:40 - 14:00 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 1, Session 1: Manuscrits islamiques et réseaux de savoir en Sénégambie et au Mali
By Darya Ogorodnikova Chercheuse, Centre d’étude des cultures du manuscrit (CSMC), Université de Hambourg – Hambourg, Allemagne
Résumé: Jusqu’à récemment, les manuscrits islamiques comportant des annotations en soninké écrites en caractères arabes sont passés inaperçus dans les bibliothèques européennes et les collections privées d’Afrique occidentale. Les éléments paratextuels de ces manuscrits, en particulier les références aux intellectuels locaux, donnent un aperçu des liens entre les textes, les individus et les lieux. Une étude attentive des paratextes conduit à l’identification de groupes distincts de manuscrits, les alignant sur des réseaux de savoir. Très souvent, les acteurs de ces réseaux sont reconnaissables dans leurs rôles individuels d’enseignants et d’étudiants. L’interaction entre les langues locales qu’ils utilisaient pour écrire, indique des méthodes spécifiques d’éducation islamique qui reliaient les différents groupes ethniques. L’article montrera comment les preuves manuscrites peuvent être utilisées pour reconstruire une image plus large de la tradition savante islamique en Sénégambie et au Mali aux 18ème et 20ème siècles.
Table ronde 1, Session 1 : Traditions historiques des manuscrits en caractères arabes en Afrique
14:00 - 15:00 EET
Discussion
15:00 - 16:00 EET
Pause
16:00 - 16:20 EET
Papier invité, Table ronde 1, Session 2: Être annoncé
By Anne Katrine Bang Professeur d'histoire, Département d'archéologie, d'histoire, d'études culturelles et de religion, Université de Bergen - Bergen, Norvège
16:20 - 16:40 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 1, Session 2: De nombreux manuscrits musicaux : musique, valeur et matérialité au Maroc ancien
By Carl Davila Professeur associé, Département d'histoire, The College at Brockport, Université d'État de New York – New York, États-Unis
Résumé: Une étude approfondie des anthologies de manuscrits de chansons en relation avec les traditions musicales andalouses du Maroc révèle quelques traits distinctifs qui, pris ensemble, suggèrent une sous-culture vivante reliant cette tradition musicale au prestige, à l'érudition et à d'autres valeurs sociales du Maroc de la fin du Moyen Âge et du début de l'ère moderne, en particulier à Fès. Parmi les caractéristiques communes à d'autres genres, on peut citer les méthodologies de base de l'écriture manuscrite (notation et encadrement de la zone de texte, etc.), l'utilisation de papiers de relativement bonne qualité, l'écriture maghribī mujawhar finement exécutée ainsi que les annotations et corrections occasionnelles ajoutées en tant que marginalia (parfois dans l’écriture originale, parfois non). Les caractéristiques qui distinguent nombre de ces manuscrits des autres genres comprennent l'utilisation élaborée d'encres de couleur, y compris la dorure, ainsi que l'utilisation occasionnelle de titres décoratifs maghribī thuluth, souvent en plusieurs couleurs. Les papiers de ces manuscrits sont particulièrement intéressants, car ils nous permettent de retracer la transition du papier vergé ancien ou antique au papier vélin moderne, parallèlement aux développements technologiques européens, mais avec un retard de quelques décennies. Même jusque dans les années 1930, alors que l'imprimerie avait submergé la production commerciale de livres, les amateurs de musique disposaient encore de copies manuscrites de haute qualité de ces anthologies, ce qui démontre l’aspect socialement prestigieux de la possession et de l’exposition de ces documents dans le contexte de la culture arabo-marocaine.
16:40 - 17:00 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 1, Session 2: Marques de lecture dans les manuscrits coufiques et le Coran imprimé moderne d'Afrique du Nord
By Mark Muehlhaeusler Directeur du Centre d’excellence pour le Moyen-Orient et les cultures arabes (CEMEAC), Université américaine du Caire – Le Caire, Égypte
Résumé: Dans cet article, je propose de m’appuyer sur des recherches antérieures concernant les marques de lecture dans les manuscrits coraniques. Cette recherche, menée par Dutton et d’autres personnes, met en évidence le fait que les conventions orthographiques (pour les diacritiques, les marques de voyelles, etc.) qui étaient utilisées dans les manuscrits coufiques sont nettement différentes des conventions utilisées dans les manuscrits ultérieurs, et même dans les éditions imprimées modernes produites en Égypte et ailleurs. Une différence pourrait être attribuée, au moins en partie, à la pratique localisée de l’Afrique du Nord.
Le présent article se penche sur la survie des conventions des manuscrits coufiques dans les copies manuscrites du Coran provenant d’Afrique. En particulier, j’examinerai l’utilisation de points colorés dans des textes du Maroc et du Nigeria. Je soutiendrai que la survie remarquable de ces caractéristiques orthographiques dans la période moderne sert non seulement à affirmer une identité locale, mais aussi à établir un lien avec une tradition ancienne plus large d’écriture du Coran.
17:00 - 17:20 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 1, Session 2: Manuscrits amazighs et écriture arabe au sud du Maroc entre identification et créativité
By Wadia Agounine Professeur chercheur au Centre des sciences et de l'urbanisme pour les études et les recherches et la renaissance du patrimoine sahraoui à la Rabita Mohammadia des Oulémas au Maroc – Rabat, Maroc
Résumé: La langue amazighe fait partie de la culture d'un groupe de peuples africains. Au sud du Maroc, à titre d’exemple, la langue amazighe de la Région du Souss prend les devants en termes de communication.
Avec l'interaction des érudits de ce pays à travers l'Histoire, avec les connaissances islamiques et les sciences de la langue arabe, une connaissance intime a émergé entre la langue amazighe et la lettre arabe. De là, est apparue une innovation dans l’approche de l’étude des divers problèmes de connaissance dont les manuscrits ont été l'une des manifestations les plus importantes.
Les Aït Souss (N.B : habitants du Souss) ont écrit en lettre arabe une grande partie de leurs connaissances législatives et arabes ce qui a permis de relever l’estime de la langue arabe à leurs yeux ainsi que l’émergence de productions de connaissances la servant. C’est le cas de manuscrits amazighs, qui sont considérés comme des encyclopédies, des systèmes et des transcriptions écrites en lettre arabe ce qui a permis de rapprocher la langue arabe des amazighophones, dont nous trouvons la trace dans les armoires de Souss.
Cette étude se proposera donc de mettre en relief les spécimens distincts de manuscrits du Souss en lettre arabe ayant permis de rapprocher la connaissance de la langue arabe en s’attardant sur quelques caractéristiques de son écriture et sur les principaux sujets qu’ils ont traité tout en se concentrant sur les encyclopédies écrites en lettre arabe.
17:20 - 18:00 EET
Discussion
Jour 2
13 Septembre 2021
13:00 - 13:20 EET
Papier invité - Table ronde 2: Une lecture historique, paléographique et codicologique des manuscrits en Afrique de l'Ouest
By Ahmed Chaouki Binebine Directeur du Trésor Hassania du Palais Royal de Rabat - Rabat, Maroc
Résumé: Le patrimoine manuscrit arabe est le plus prolifique de l'univers, et le manuscrit africain, qu’il soit purement arabe ou dans un dialecte africain écrit en écriture arabe, fait partie du livre arabe, car il en est une alternative et une continuation sur les terres africaines.
L’objet de cet article est une lecture historique, biographique et codicologique dans le sens où il s'agit d'un regard sur la genèse de ce livre, son évolution et son contenu, et donc une recherche de ses calligraphies, types, origines, transcription et méthodes, et l’utilisation de la lettre arabe pour l'écrire, à d'autres questions paléographiques liées à la calligraphie africaine. Enfin, il aborde les outils et les supports d'écriture usités tels que le parchemin et le papier, et les recherches sur leur fabrication ou leur importation, avec une présentation des points de vue de certains des grands spécialistes du livre africain, comme l'orientaliste français Octave Houdas en 1916 et l'orientaliste anglais J. Hanwick en 2015 et la question que l’on se pose : ces lectures suggérées sont-elles possibles ? La réponse sera partielle car ce que nous avons entre les mains de ce patrimoine, dont la plus grande partie date du XIXe siècle et dont une petite partie a été écrite et copiée avant cette date, est peu consistant.
Et parce que ce patrimoine était délaissé et marginalisé par les populations locales et par l'orientalisme français, qui prêtait toute son attention à l'héritage arabe en Afrique du Nord. Plus généralement, ce patrimoine est encore au stade de la collecte, de la découverte et de l'indexation, et n'a pas encore atteint le stade de l'étude, des conclusions et des jugements malgré les efforts déployés par les organisations internationales telles que l'UNESCO pour tenter de collecter ce patrimoine pour écrire une nouvelle histoire pour l'Afrique de l'Ouest.
La source orale a été l'élément dominant dans l'écriture de ce patrimoine depuis le XIe siècle, à l'image de ce que l'on voit dans « Tarikh el-fettach » et avec Abd ar-Rahman Es Saâdi dans « Tarikh es-Soudan » et chez d’autres comme Ahmed Baba, à l'exception de l’apport des traductions de certains de ses contemporains et de ceux qui les ont précédés, notamment dans ses livres « Nayl al-ibtihāğ bi-taṭrīẓ al- dībāj » et « Kifayat al-Muhtaj » ; ces deux ouvrages étant annexés au « Al-dībāj al-mudhhab » de Ibn Farhoun (799 AH). La source orale est encore la base de la connaissance jusqu'à la fin du XXe siècle.
Le penseur malien contemporain Amadou Hampatê Bâ (1901-1991) dit :
Quand un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui brûle.
When an old man dies it’s a library burns.
La preuve de l'importance de ce patrimoine et de la nécessité de rechercher dans ses propres collections en particulier est que de temps en temps, un vestige parmi les plus précieux de la langue arabe est découvert, comme cela s'est produit en 1999 lorsque « Al-Ḍarūrī fī ṣināʿat al-naḥw » du grand philosophe Averroès (595 AH) a été découvert alors qu'il était perdu pendant plusieurs siècles.
Table ronde 2 : Bibliothèques de manuscrits et centres du patrimoine de manuscrits en Afrique
13:20 - 13:40 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 2: Centres du patrimoine manuscrit en lettre arabe en Afrique subsaharienne, Département des manuscrits, Université de Dakar, Sénégal, à titre d'exemple
By Djim Othman Drame Chercheur et chef du Département des manuscrits et de la recherche à l'Institut Fondamental pour l'Afrique noire, Université de Sheikh Anta Diop – Dakar, Sénégal
Résumé: Il ne fait aucun doute que le patrimoine demeure l’un des principaux domaines qu’il importe de cerner, de s’y intéresser et de préserver. En effet, le patrimoine représente parfois le registre de toute une nation à travers lequel on connait son histoire, ses gloires et ses mérites. Il est connu que la civilisation musulmane a contribué de manière évidente à l’enrichissement de la pensée humaine. Les savants musulmans ont compris le sens de ce verset coranique « Nûn. Par la plume et ce qu'ils écrivent ! » Partant de là, ils ont commencé à s’intéresser à l’écriture. Les anciens explorateurs tels qu'Abdullah Al-Bakri, Bin Hawqal, Al-Yaqoot Al-Hamwi, Ibn Battuta et d'autres, ont eu un rôle de premier plan dans la mise en valeur du patrimoine islamique, particulièrement en Afrique de l’Ouest. Ceci étant et de par notre désir de participer aux études et recherches sur les manuscrits en lettre arabe en Afrique subsaharienne, nous souhaitons éclairer le département des manuscrits de l’Institut Fondamental d'Afrique Noire à l’Université de Dakar au Sénégal qui a un rôle vital et significatif dans la sauvegarde de notre patrimoine arabo-musulman aussi bien dans le domaine de la collecte, de l’étude que celui de la publication.
Cette étude abordera un certain nombre de points tels que les sources de sauvegarde de notre patrimoine arabo-musulman, le souci du colonisateur français de prendre soin du patrimoine musulman (les manuscrits) en Afrique de l’Ouest, à des fins spéciales ce qui a conduit à la création de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire au milieu du siècle dernier et à la création du département des manuscrits et des études islamiques, puis la division de notre département en groupes. L’étude indique également l'âge des manuscrits du département et quelques recueils importants et notoires qui s’y trouvent, ainsi que le développement des manuscrits après l'indépendance et leur exploitation, et les problèmes liés à leur conservation. La conclusion de l’étude mettra en lumière l’importance de nos manuscrits transcrits en lettre arabe et l’intérêt que portent les chercheurs à cette catégorie.
Table ronde 2 : Bibliothèques de manuscrits et centres du patrimoine de manuscrits en Afrique
13:40 - 14:00 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 2: Histoire et importance de la collection de manuscrits de Kairouan
By Jonathan Eugene Brockopp Professeur au Département d'histoire et d'études religieuses, Université d'État de Pennsylvanie – Pennsylvanie, États-Unis
Résumé: Peu après sa fondation en 670 de notre ère, Kairouan (al-Qayrawān) est devenue un important carrefour et centre d'études, particulièrement connu comme la patrie du premier juriste Saḥnūn b. Saʿīd (240/854), de l'historien local Abu l-ʿArab al-Tamīmī (333/944), et du prolifique savant Mālikī Ibn Abī Zayd al-Qayrawānī (386/996). Il n'est donc pas surprenant d'apprendre que les textes de ces trois savants se trouvent parmi les centaines de manuscrits qui constituent la bibliothèque de la « mosquée ancienne » de Kairouan. Ce qui est étonnant, cependant, c'est l'âge des manuscrits de cette bibliothèque. Elle comprend un fragment de la Mudawwana de Saḥnūn qui contient une remarque de lecteur (samāʿ) de 235 AH, cinq ans avant la mort de Saḥnūn, et des manuscrits de la main d'Abu l-ʿArab. Cette bibliothèque, qui contient vingt-trois des trente plus anciens manuscrits littéraires islamiques connus (à l'exception des corans), est sans doute la plus importante collection de manuscrits juridiques arabes anciens au monde.
Dans cet article, je vais brièvement retracer l'histoire de cette collection - comment a-t-elle été constituée et étudiée au cours des 100 dernières années ? Outre les principales découvertes résultant de recherches récentes, je soulignerai également le travail effectué par les conservateurs tunisiens pour cataloguer et préserver cet important vestige du patrimoine culturel tunisien, actuellement hébergé au Laboratoire national pour la préservation des manuscrits à Raqqada (Kairouan), Tunisie.
Table ronde 2 : Bibliothèques de manuscrits et centres du patrimoine de manuscrits en Afrique
14:00 - 14:40 EET
Discussion
14:40 - 16:00 EET
Pause
16:00 - 16:20 EET
Papier invité - Table ronde 3: Tradition manuscrite en Afrique
By Seyni Moumouni Directeur de l'Institut de recherche en sciences humaines (I.R.S.H.) – l'Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger.
Résumé: Les manuscrits anciens sont issus de structures savantes organisées dans de nombreux centres historiques tels que Tombouctou. Somme de connaissances transmises de génération en génération, ils renferment des informations précieuses et constituent une référence essentielle dans le domaine de la pensée, de la religion et de la création de liens sociaux et familiaux. En Afrique, l’écriture et plus encore le texte manuscrit imprègnent le tissu social et participent à la construction historique, culturelle et éducative de diverses manières. Le manuscrit objet domine les émotions, les idées et soude les individus. Comme dans toute tradition manuscrite, la tradition manuscrite africaine matérialise la parole à même temps qu’elle lui assure sa durée, c’est-à-dire sa conservation et sa transmission. Ainsi, en Afrique occidentale, dans l’immense Sahara et presque tout au long du fleuve Niger, de la Guinée au Nigéria, en passant par le Mali, le Niger, de la Guinée à l’Océan Atlantique, en passant par le Sénégal et la Mauritanie, les sociétés furent imprégnées par la culture écrite. Le besoin d’écrire et de posséder des manuscrits devinrent un signe de distinction sociale. Enseignants, élèves et étudiants possédaient des manuscrits qu’ils recopiaient ou achetaient pour leurs études. La fierté d’un érudit se mesurait au nombre de manuscrits de sa bibliothèque. Cette contribution vise à faire l’histoire de la mise en place d’une tradition manuscrite en Afrique et particulièrement en Afrique de l’ouest.
Table ronde 3 : Langues africaines en caractères arabes
16:20 - 16:40 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 3: Un pouvoir de connexion de la grammaire : le kanembu tafsīr ancien et la poésie kanuri/kanembu
By Dmitry Bondarev Responsable des projets pour l'Afrique de l'Ouest, Centre d'étude des cultures manuscrites, Université de Hambourg – Hambourg, Allemagne
Résumé: Le kanembu ancien, l'une des premières langues écrites de l'Afrique sahélienne, a été utilisé dans les manuscrits du Coran produits entre le XVIIe et le début du XIXe siècle dans le sultanat de Borno, dans ce qui est aujourd'hui le nord-est du Nigeria et le sud-est du Niger. Les manuscrits hébergent des dizaines de sources arabes tafsīr qui témoignent d'une riche tradition exégétique remontant à plusieurs siècles. Le kanembu ancien survit dans sa descendance, le tarjumo, une langue formellement acquise et utilisée parmi les locuteurs du kanuri et du kanembu dans l'étude de la grammaire arabe et dans les récitations cérémonielles bilingues du Coran et d'autres textes religieux arabes. Étant un code linguistique hautement spécialisé, le kanembu ancien/tarjumo est inintelligible pour les locuteurs laïcs et il dépend toujours du texte arabe source. Cependant, le kanembu ancien a exercé une influence au-delà du contexte exégétique et il est prouvé qu'un registre poétique utilisé pour la composition indépendante en vernaculaire s'est inspiré de la grammaire du kanembu ancien. Cet exposé portera sur un manuscrit du XIXe siècle contenant un poème écrit en kanembu moderne. Le poème présente certaines caractéristiques grammaticales qui sont communes aux manuscrits du Coran en kanembu ancien. La raison pour laquelle ces caractéristiques n'ont pas été conservées dans la poésie religieuse en kanuri et en kanembu modernes reste une question ouverte en réponse à laquelle quelques idées seront proposées.
Table ronde 3 : Langues africaines en caractères arabes
16:40 - 17:00 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 3: Collecte et numérisation de manuscrits arabes et pulaars des familles de Taal au Sénégal et dans le sud-ouest du Mali.
By Mohamed Mwamzandi Professeur assistant, Département d'études africaines, afro-américaines et de la diaspora, Université de Caroline du Nord – Chapel Hill, Caroline du Nord, États-Unis, Samba Camara Professeur assistant, Département d'études africaines, afro-américaines et de la diaspora, Université de Caroline du Nord – Chapel Hill, Caroline du Nord, États-Unis
Résumé: Les études actuelles sur l'Islam au Sénégal se sont concentrées sur l'influence politique des quatre puissantes confréries musulmanes du pays - Qadiriyya, Tijaniyya, Muridiyya et Laayen - sur les résultats électoraux et la politique de l'État. Les quelques recherches récemment produites se concentrent exclusivement sur la littérature islamique wolof, laissant de côté une importante littérature islamique pulaar pionnière dont la portée culturelle s'étend au-delà des frontières nationales Les Haalpulaar (littéralement les locuteurs du pulaar/fula) ont été les premiers à embrasser l'islam au Sénégal ; ils utilisent depuis des siècles le « pulaar ajami » (écriture arabe utilisée pour transcrire la langue pulaar). Ces textes ont été écrits par des auteurs islamiques locaux affiliés à la branche des Frères musulmans de Tijaniyya, fondée historiquement par Ahmad al-Tijani (né en Algérie) et diffusée en Afrique occidentale par Umar Taal (vers 1796-1864) et ses descendants au Sénégal, au Mali et en Guinée. Le projet actuel vise à numériser un total de 6 000 pages de texte au Sénégal et au Mali en se basant sur les directives du programme Endangered Archives de la British Library, qui a financé le projet. Dans ce document, nous ambitionnons de présenter une brève description d'environ 4000 pages de manuscrits arabes que nous avons collectés et numérisés jusqu'à présent. En ciblant ces sources rares, le projet donne accès à un matériel rare dans l'espoir de faciliter l'étude de la contribution intellectuelle de l'Afrique islamique à la civilisation mondiale, ainsi que l'étude des littératures, des langues et de la linguistique islamiques. En outre, les manuscrits numérisés peuvent fournir des informations cruciales sur la pensée et la culture islamiques africaines, actuellement soumises à un examen minutieux en raison de la rhétorique antimusulmane croissante.
Table ronde 3 : Langues africaines en caractères arabes
17:00 - 17:20 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 3: Du « sacré » au « profane » : l'écriture ajami yoruba et les défis d'une orthographe standard.
By Amidu Olalekan Sanni Professeur d'études africaines et moyen-orientales, Fountain University – Osogbo, Nigeria
Résumé: Les Yoruba (sud-ouest du Nigeria) constituent le deuxième groupe ethnique du Nigeria. Les premières preuves de la présence de l'islam et de l'alphabétisation remontent au XVIe/XVIIe siècle. La première histoire du peuple, qui remonte à la fin du XVIIe siècle, était en langue yoruba mais en écriture arabe (ajami). Cela fait du yoruba l'une des plus anciennes langues africaines dont l'histoire de l'ajami est attestée. (Cf. Mumin & Versteegh 2014 ; Hofheinz 2018). Cependant, le plus ancien exemple d'ajami yoruba qui subsiste est un verset islamique (waka) du 19e siècle de Badamasi Agbaji (d. 1895- Hunwick 1995). Il existe plusieurs éléments de yoruba ajami dans la poésie, les notes personnelles, les connaissances ésotériques (Cf. Bang 2019), entre autres. Néanmoins, le yoruba ajami est resté idiosyncrasique et non diffusé socialement, car il n'y avait pas d'orthographe standardisée. La pléthore de dialectes, l'absence d'une institution centrale de promotion, entre autres, en sont responsables. Dans cet article, nous examinerons les efforts (Abdussalām (1992), Yūsuf (1997), Amīn (1998, 2000), Abdulhameed (2008, 2013), et ISESCO (2014f) vers l'établissement d'une orthographe standard yoruba ajami destinée à des usages sacrés et banals parmi les populations locales, les ordres soufis et les institutions éducatives. Nous analyserons les obstacles qui ont entravé le succès des efforts et la manière de les surmonter. La manière dont une orthographe standard ajami peut populariser la diffusion des connaissances et des informations dans un milieu universitaire et social numérique sera discutée.
Table ronde 3 : Langues africaines en caractères arabes
17:20 - 18:00 EET
Discussion
Jour 3
14 Septembre 2021
13:00 - 13:20 EET
Papier invité - Table ronde 4: Défis du catalogage et de l’édition critique de manuscrits islamiques: cas de l’Institut Ahmed Baba de Tombouctou
By Mohamed Diagayeté Directeur Général de l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba - Tombouctou, Mali
Résumé: L’institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou est le plus grand centre de réservoir de manuscrits en Afrique Sub-Saharien. Il détient dans son fond environ quarante mille (40 000) manuscrits traitant de domaines variés du savoir notamment, le Fiqh, le hadith, la littérature, l’histoire etc.
Nous allons parler dans la communication la définition du catalogage, c'est-à-dire la description standardisée ou normalisée de manuscrits. Le catalogage est également un travail scientifique pour faciliter aux chercheurs et aux lecteurs l’accès aux manuscrits.
Nous allons voir pour être un bon catalogueur, il faut nécessairement avoir une culture islamique très dense et une afin d’authentifier les manuscrits, les auteurs, connaitre les types d’écritures : maghrebi, mashriqi et soudanis ainsi que toutes les informations utiles aidant à mieux cataloguer les manuscrits.
Concernant le fond de l’IHER-ABT, le catalogage proprement dit a commence vers les quatre vingt dix (90), ce qui a permis de publication de six (5) tomes par la Fondation Alfurqan de Londres. Chaque tome contient 1500 titres. Il y a eu d’autres catalogages du fond de l’Institut Ahmed Baba édités localement sous les conditions des bailleurs. Ces travaux, qu’ils soient utiles, ils sont très limités pour que les chercheurs puissent en profiter.
Nous allons voir également dans la présentation comment nous avons abordé l’édition critique du fond de l’Institut, c'est-à-dire l’authentification de textes de manuscrits et les publier pour une lisibilité plus facile par rapport aux textes manuscrits. Nous allons détailler les défis vécus et les difficultés surmontés afin de réaliser l’édition critique de certains manuscrits d’auteurs locaux.
Si l’objectif attendu (la finalité) de conservation physique et électronique des manuscrits c’est l’exploitation scientifique, c'est-à-dire de les éditer pour vulgariser leur contenu, car les manuscrits ne sont pas les objets du musée, ceci l’un de défis qu’il faut surmonter dans l’intérêt de nouvelles générations.
Table ronde 4 : Catalogage, édition, recherche et publication
13:20 - 13:40 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 4: Manuscrits amazighs en lettre arabe au Maroc : indexation et publication.
By Ahmed Saidy Co-Professor, Faculté de Théologie, Université Ibn Zohr – Agadir, Maroc
Résumé: La recherche portera sur deux éléments importants qui sont :
- L’indexation : c'est-à-dire indexation des manuscrits amazighs au Maroc, et elle se penchera sur l'analyse des données des index réalisés, de leurs approches et de leurs annotations, qui sont : l'index des manuscrits arabes et amazighs, la Fondation Al Saud à Casablanca (2005), l'index amazigh de la Bibliothèque nationale de Rabat (2015), et le manuel des manuscrits et documents amazighs, Institut Royal de la Culture Amazigh à Rabat (2015), ainsi que the Catalogue of the Berber Manuscripts in the Library of Leiden appartenant à : Nico van den BOOGERT, Leiden, 2002
- La diffusion : pour des raisons académiques et culturelles, la diffusion des manuscrits amazighs au Maroc a eu récemment un regain d’activité. Un certain nombre de textes ont été édités et publiés conformément aux approches d’instruction contemporaines en sciences religieuses (exégèse, hadith, doctrine, jurisprudence et soufisme ...), de la littérature (poésie, voyages, contes, proverbes ...), de la langue (encyclopédies) et de l’Histoire (actualités et annuaires...).
Cette recherche mettra en lumière ces publications amazighes en termes de quantité par inventaire et évaluation de la publication, puis en termes de modalités d'analyse des méthodes d’édition et d'étude. Il y a lieu de remarquer que ces manuscrits se divisent en deux sections : premièrement : les ouvrages amazighs originaux, deuxièmement : les ouvrages traduits de l'arabe en tamazight. Ces ouvrages sont nombreux et largement connus chez les savants du Souss au sud du Maroc, comme Al-Mouchallahat en référence au « chleuh » ou l’amazigh du Souss.
Il est à noter que le travail est immense dans le domaine des manuscrits amazighs en écriture arabe au Maroc en termes d'indexation, car les index mentionnés, malgré leur importance, n’ont rassemblé qu’une infime quantité des textes amazighs, car beaucoup d'entre eux demeurent encore inconnus ou disparus ou stagnant dans des armoires privées (individus, familles scientifiques, écoles et zaouias.). Sur le plan de l’édition, aucun livre ou manuel n’existe jusqu’à aujourd'hui pour guider les chercheurs sur la manière de diriger la recherche de ces textes et de les publier, ou d'étudier leur niveau codicologique. Ce sont des problèmes qui méritent d’être médités et pour lesquels il faut trouver des solutions.
Table ronde 4 : Catalogage, édition, recherche et publication
13:40 - 14:00 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 4: L'impression des manuscrits arabes au XVIe siècle : La presse orientale des Médicis, de l'Afrique du Nord à Rome et retour
By Olga Verlato Doctorante, Université de New York – New York, États-Unis
Résumé L' article examine l'histoire du réseau intellectuel et professionnel du XVIe siècle né autour des activités de la presse orientale des Medici à Rome. À partir de 1584, la Presse a financé des expéditions en vue de la collecte d’éditions manuscrites prestigieuses en Afrique du Nord, en Éthiopie et au Moyen-Orient (notamment la « Géographie descriptive » d'al-Sīna, le « Canon » d'Ibn Sīna et une série de grammaires arabes) en se fondant sur leurs qualités esthétiques perçues et sur les avantages de leur contenu. En outre, elle a recruté des experts de la région qui allaient collaborer avec des orientalistes et des imprimeurs à Rome afin de produire des livres visuellement similaires aux manuscrits qui devaient ensuite être vendus dans les provinces ottomanes. Dans cet article, nous reconstituons le parcours de ces textes et de ces personnes, depuis la sélection et la collecte des manuscrits, en passant par la production de caractères arabes et d'éditions imprimées, jusqu'aux tentatives de la Presse de vendre les produits finaux.
Sur un plan empirique, cet article éclaire l'histoire d'un réseau transrégional de circulation des matériaux et de production de connaissances largement inexploré, en mettant à jour un espace de collaboration et d'échange multilingue et multi-sites. En outre, d'un point de vue méthodologique, je problématise les structures de pouvoir impliquées dans le projet Medici. L'article retrace ainsi comment des notions spécifiques de valeur esthétique et pédagogique attachées aux manuscrits ont affecté leur restitution imprimée, et quelles étaient les idées préconçues qui existaient quant au goût des consommateurs imaginés de ces œuvres d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ainsi que des lecteurs de manuscrits en général, lorsqu'ils étaient confrontés à des cas aussi précoces et pratiquement sans précédent d'impression en arabe.
Table ronde 4 : Catalogage, édition, recherche et publication
14:00 - 14:20 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 4: Modèle de métadonnées normalisées des manuscrits d'Afrique de l'Ouest du HMML
By David Calabro Conservateur des manuscrits chrétiens et islamiques orientaux, Hill Museum and Manuscript Library – Minnesota, États-Unis, Paul Naylor Catalogueur des manuscrits d'Afrique de l'Ouest, Hill Museum and Manuscript Library – Minnesota, États-Unis, Ali Diakite Catalogueur des manuscrits d'Afrique de l'Ouest, Hill Museum and Manuscript Library – Minnesota, États-Unis
Résumé: Le Hill Museum and Manuscript Library (HMML) abrite la plus grande collection au monde de manuscrits numérisés d'Afrique de l'Ouest. En janvier 2020, la collection comprend des images haute résolution de plus de 200 000 manuscrits et fragments de Tombouctou et des régions environnantes. Alors que des projets comme celui-ci font rapidement passer les bourses d'études ouest-africaines à l'ère du numérique, les métadonnées normalisées sont essentielles pour rendre ce matériel accessible. Les noms, les titres et la terminologie descriptive doivent être non seulement uniformes, mais aussi compatibles avec les réseaux d'information plus vastes, notamment la Bibliothèque du Congrès et le Fichier d'autorité internationale virtuelle. Une partie importante du travail du HMML consiste à développer une infrastructure de référence et des autorités en relation avec les traditions manuscrites d'Afrique de l'Ouest (ainsi que d'autres traditions historiquement sous-représentées dans la recherche occidentale) conformément aux meilleures pratiques établies. Ces outils seront bientôt disponibles grâce à vHMML Data, un projet majeur de base de données financé par le National Endowment for the Humanities. Dans cet article, nous décrirons les pratiques de normalisation développées par le vHMML, qui pourront servir de modèle à d'autres projets sur les traditions manuscrites d'Afrique de l'Ouest. Nous aborderons trois domaines : (1) les manuscrits spécifiques à l'Afrique de l'Ouest, (2) les noms de personnes et (3) les titres des œuvres. Nous illustrerons nos pratiques dans ces domaines à l'aide d'exemples tirés de la base de données de la HMML.
Table ronde 4 : Catalogage, édition, recherche et publication
14:20 - 15:00 EET
Discussion
15:00 - 16:00 EET
Pause
16:00 - 16:20 EET
Papier invité - Table ronde 5: Au-delà de la porte de nos bibliothèques : préservation du patrimoine culturel et défis sociaux
By Maria Luisa Russo Coordinateur de terrain, Projets de manuscrits maliens, Université de Hambourg - Hambourg
Résumé: La préservation du patrimoine culturel nécessite une réflexion au-delà des limites que nous tenons habituellement pour acquises lorsqu'il s'agit de collections historiques. Tout en considérant une telle activité comme visant uniquement à préserver le passé, nous avons tendance à oublier ses significations multiples et plus larges d'un point de vue social.
Les activités visant à préserver l'intégrité physique des collections et la permanence des textes, telles que la conservation préventive, les traitements de conservation et la préservation numérique, font partie d'un défi plus large qui s'engage activement dans l'éducation et le développement social. La préservation des manuscrits en caractères arabes en Afrique, à la fois dans la valeur de leur bibliothèque et de leur archive, doit être considérée dans une perspective plus large : ce discours abordera le rôle des personnes chargées de l'entretien et de la transmission des collections, non seulement du point de vue de la préservation du patrimoine culturel, mais aussi de leurs implications pour les communautés - tant locales qu'internationales.
La préservation et la conservation s'entrelacent avec la numérisation, dans le cadre d'une stratégie de sauvegarde à long terme qui ne regarde pas vers le passé mais vers l'avenir, et peuvent activement contribuer au développement durable.
Le discours abordera les multiples significations et défis liés à la préservation du patrimoine culturel écrit, à la fois physique et numérique, et comment le rôle des personnes chargées de l'entretien des collections doit être considéré « au-delà de la porte de la bibliothèque ».
Table ronde 5 : Préservation, conservation et numérisation
16:20 - 16:40 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 5: Le conservateur en tant que biographe culturel : retrouver les histoires de vie des manuscrits africains grâce à la conservation
By Mary Minicka Chef de la section de la préservation (conservatrice), Service des archives et des dossiers du Cap occidental, Département des affaires culturelles et des sports, gouvernement du Cap occidental – Le Cap, Afrique du Sud
Résumé: Malgré les efforts considérables déployés pour numériser les collections de manuscrits en Afrique en vue de les préserver, la préservation de la matérialité unique du patrimoine manuscrit africain reste un impératif. Les objets tangibles façonnent profondément la société humaine. Les êtres humains ne se contentent pas de créer et d’utiliser des objets : ils leur attribuent une signification et une valeur, qu’ils utilisent notamment pour définir et entretenir des relations sociales, améliorer leur statut social et économique, représenter et communiquer des facettes de leur identité. Les manuscrits font partie de ce monde matériel.
Les manuscrits, en tant qu’objets de la culture matérielle humaine, témoignent des actes de leur création, d’une vie d’utilisation, de modifications et d’amendements, de pertes et d’ajouts, et d’une vie après la mort dans un référentiel ou une collection de manuscrits. L’idée d’une biographie sociale récupérable d’un objet, telle que suggérée par Kopytoff & Appadurai (1986), peut encadrer l’utilisation de preuves physiques survivantes d’une durée de vie de création, de consommation, d’échange, de conservation ou de mise au rebut des manuscrits africains.
Cet article examine le rôle des conservateurs dans la préservation du patrimoine matériel, en utilisant l’exemple du projet bilatéral sud-africain et malien des manuscrits de Tombouctou (2003 - 2009). Il examine les recherches effectuées pour comprendre les conditions de préservation difficiles rencontrées à Tombouctou, et pour comprendre la nature des manuscrits d’Afrique de l’Ouest afin d’effectuer des actions de conservation appropriées. L’article examinera également le rôle potentiel du conservateur en tant que partenaire dans l’étude de la culture des manuscrits en Afrique, à partir de leurs aspects matériels, avec l’intention de récupérer une « histoire de vie » sociale des manuscrits et des collections africaines.
Table ronde 5 : Préservation, conservation et numérisation
16:40 - 17:00 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 5: « Ces perles ne doivent pas périr » - Les collections de manuscrits arabes d’Ibadan et la nécessité de préserver l'histoire africaine (islamique)
By Afis Ayinde Oladosu Professeur au Département des études arabes et islamiques, Université d'Ibadan – Ibadan, Nigeria
Résumé: En 2001, Baba Yunus Muhammad, soutenu par le regretté John Hunwick, historien africain de renom, a produit un catalogue des collections de manuscrits arabes disponibles à la bibliothèque de l'Université d'Ibadan (Nigeria). Selon lui, la production de ce catalogue était devenue nécessaire parce que, entre autres raisons, la plupart des collections n'avaient pas bénéficié de la part des chercheurs de l'attention méritée. Mais près de deux décennies après la publication de Fihris Makhtūţāt Maktabat Jāmiaʻh Ibādan, les collections, incontestablement parmi les plus importantes et les plus riches de la sous-région ouest-africaine, continuent de souffrir de négligence. Cet article met donc en lumière et examine les menaces qui pèsent actuellement sur ce manuscrit et d'autres manuscrits rares, écrits en arabe ou en alphabet ajami, dans l'ensemble de l'Afrique subsaharienne. Il donne un aperçu des riches collections de la bibliothèque de l'université d'Ibadan en explorant les thèmes historiques et islamiques du manuscrit numéro 62/83 portant le titre Sirāj al-Ikhwān par Uthmān b. Muhammad b. Fūdī. Notre article se conclut en appelant à une collaboration urgente entre les parties prenantes à la préservation et à la numérisation de ces manuscrits, dans le cadre d’une stratégie de préservation des sources originales de l'histoire africaine et islamique de la période médiévale et du début des temps modernes.
Table ronde 5 : Préservation, conservation et numérisation
17:00 - 17:20 EET
Sélectionné présenté - Table ronde 5: Première action d'urgence en matière de préservation, de conservation et de numérisation consécutivement aux effets de l'insurrection sur le patrimoine des manuscrits arabes : étude de cas des zones de gouvernement local de Bama, Gubio, Konduga et Magumeri dans l'État de Borno, Nigeria
By Ahmadu Girei Hamman chercheur universitaire, Université de Maiduguri – Maiduguri, Nigeria
Résumé: Les conséquences de l’insurrection sur le patrimoine des manuscrits arabes d’un État comme Borno sont particulièrement préoccupantes. Ce document arrive à point nommé en raison de l'insurrection actuelle de Boko Haram à laquelle le Borno est confronté en tant que théâtre de conflit, alors que les religieux ont détruit la plus grande partie de notre patrimoine local, national et d'État, et les manuscrits arabes en particulier. S'ils ne sont pas sauvegardés dans le cadre d’une première action d’urgence concernant les travaux de préservation, de conservation et de numérisation du patrimoine des manuscrits arabes, il en résultera une perte historique et patrimoniale d’ampleur mondiale. Dans cet article, nous examinerons les cas d’un certain nombre de manuscrits arabes détruits et nous proposerons des solutions visant à les préserver de toute destruction future. Nous tentons une approche critique des méthodes traditionnelles de préservation et de conservation des collections de manuscrits arabes de certains oulémas dans les quatre zones administratives locales recouvrant notre recherche. Certains des manuscrits sont conservés dans des kindai (paniers d'herbe) appelés adudu et d'autres dans des boîtes en bois et des sacs en cuir qui se détériorent. L'article examine comment les conditions climatiques de la zone étudiée influencent de manière significative le système de stockage des manuscrits, attirant également l'attention sur le danger d'un mauvais stockage, les difficultés de préservation, de conservation dans les collections traditionnelles et les avantages de permettre aux centres et aux institutions publiques de prendre en charge, de préserver, de conserver et de numériser les manuscrits pour les rendre accessibles aux chercheurs et au public.
Table ronde 5 : Préservation, conservation et numérisation
17:20 - 18:00 EET
Discussion
18:00 - 18:30 EET
Séance de clôture
Jour 4
15 Septembre 2021
10:00 - 12:00 EET
Atelier 1: La tradition manuscrite islamique en Afrique de l'Est : Traditions textuelles et contexte
By Anne Katrine Bang Professeur d'histoire, Département d'archéologie, d'histoire, d'études culturelles et de religion, Université de Bergen - Bergen, Norvège
La tradition manuscrite islamique en Afrique de l'Est est riche et variée, et est répartie dans toute la zone culturelle swahili, notamment le Kenya, la Tanzanie, le Mozambique et les îles Comores.
Bien que de nombreuses recherches aient été menées au cours des deux dernières décennies, la tradition est-africaine a toujours reçu moins d'attention scientifique que sa contrepartie ouest-africaine. L'une des raisons est que le corpus existant est plus petit et significativement plus récent, datant principalement des XIXe et XXe siècles. Une autre raison est que de nombreuses collections restent la propriété de familles ou de mosquées.
Cet atelier présentera d'abord la tradition manuscrite connue en Afrique de l'Est, principalement en référence au Kenya et à la Tanzanie, mais aussi aux îles Comores et au Mozambique. L'influence intellectuelle du Yémen/Hadramawt et d'Oman sur la production, la circulation, la collection et l'utilisation textuelles (en particulier dans l'enseignement) sera discutée, combinée à l'émergence de la tradition littéraire swahili.
Deuxièmement, l'atelier présentera les principaux dépôts de manuscrits islamiques en Afrique de l'Est et l'état de la cartographie/du catalogage de certains sites qui n'ont pas encore été entièrement étudiés.
Enfin, cet atelier abordera diverses initiatives pour rendre les collections disponibles et la relation importante entre les dépositaires privés et les institutions nationales en vue d'entretenir les collections. Ici, l'accent sera mis sur la tradition islamique commune de l'Afrique de l'Est, ainsi que sur les défis communs auxquels sont confrontées les collections actuelles. L'objectif est de discuter des idées sur la meilleure façon de cartographier, numériser, conserver et étudier la tradition est-africaine au niveau régional, en tenant compte de la tradition commune sur laquelle elle est basée et qui est encore très présente.
Atelier 1: La tradition du manuscrit islamique en Afrique de l'Est: traditions textuelles et contexte
Ateliers
12:00 - 13:00 EET
Pause
13:00 - 15:00 EET
Atelier 2: Les pratiques de collecte de manuscrits en Afrique de l'Ouest et la création d'archives
By Susana Molins Lliteras Chercheuse associée, l’Archive and Public Culture Research Initiative, Département d'études historiques, Université du Cap – Le Cap, Afrique du Sud
15:00 - 16:00 EET
Pause
16:00 - 18:00 EET
Atelier 3: Tarikh Zinder : édition, traduction et annotations
By Seyni Moumouni Directeur de l'Institut de recherche en sciences humaines (I.R.S.H.) – l'Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger.
Après la publication de l’histoire de Sinder et l’intérêt porté à l’histoire locale et sociale, nous avons choisi de poursuivre nos recherches sur la même thématique portant cette fois-ci sur l’histoire de Zinder. Le manuscrit intitulé « Tarikh Zinder » ( ضياء النيجر من تاريخ زندر ) . C’est un manuscrit écrit en arabe Tanoudi Ibn al-Boukhari Ibn al-ajal al-Timbukti al-agadassi sur l’histoire de Zinder (Niger). Il s’agit du manuscrit numéro 37 du volume 1 du catalogue des manuscrits conservés au département des manuscrits arabes et ajami de l’Institut de Recherches en Sciences Humaines de l’Université Abdou Moumouni du Niger. L’incipit commence par un basmala, une eulogie. Début du texte :
...يا بني إن زندر في زمن قديم كان ذات أشجار و وديان و لكن سأخبرك ببدء الأمر إلى منتهاها… ،
La fin du texte :
و هذا ما أنعم الله عليّ و قدر لي ما أطيق انتهى… الحمد لله رب العالمين ثم الصلاة والسلام على سيدنا محمد وآله و صحبه و سلّم. أصب الصباح ركب مصطى
Histoire de Zinder traite de l’histoire sociale de la région de Zinder au XIXe siècle au tout début de la colonisation et notamment du sultanat, son organisation sociopolitique et ses relations avec les autres sultanats. Le manuscrit évoque la venue des Français de la mission Cazémajou chargée de reconnaître la ligne Say-Barrous jusqu’au Lac Tchad et les circonstances de la mort de Cazémajou.
Atelier 3: Tarikh Zinder : édition, traduction et annotations
Ateliers
Jour 5
16 Septembre 2021
13:00 - 15:00 EET
Atelier 5: Planification de la conservation et de la numérisation des collections de bibliothèque
By Maria Luisa Russo Coordinateur de terrain, Projets de manuscrits maliens, Université de Hambourg - Hambourg
L'atelier abordera la planification des activités de préservation physique et numérique, et se concentrera sur deux sujets principaux : (1) la planification de projets, la priorisation des activités et du flux de travail, et comment trouver des solutions à faible coût pour mieux préserver les collections de manuscrits ; (2) la planification de projets pour la collecte de fonds et la fourniture de quelques conseils de base pour définir les propositions de projets de préservation et de numérisation.
Les participants seront activement impliqués dans une session interactive : par le biais de la préparation d'une étude de cas, les participants auront la possibilité d'échanger des propositions et des idées sur le sujet susmentionné et d'obtenir la rétroaction de l'animateur de l'atelier.
Atelier 5: Planification de la conservation et de la numérisation des collections de bibliothèque
Ateliers
15:00 - 16:00 EET
Pause
16:00 - 18:00 EET
Atelier 6: Planification proactive pour la protection du patrimoine archivistique en crise: du droit international à la pratique
By Emma Cunliffe Associé de recherche, Protection des biens culturels et paix, Université de Newcastle; Secrétaire, UK Blue Shield; Secrétariat, Blue Shield International - Newcastle, Royaume-Uni
Cet atelier débutera par un bref aperçu des recommandations du droit international pour protéger le patrimoine culturel en crise, en particulier la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. Bien qu'élaborées pour les conflits armés, les recommandations sont tout aussi utiles dans d'autres types de crise, comme les émeutes et le terrorisme. Mais en quoi ces menaces diffèrent-elles des risques de catastrophe les plus couramment considérés ? Et qu'est-ce que cela signifie en pratique ?
Travaillant en petits groupes, les participants à l'atelier effectueront un certain nombre de petits exercices conçus pour développer la sensibilisation aux menaces qui pèsent sur le patrimoine archivistique en crise et certaines des meilleures façons de les atténuer de manière proactive (plutôt que la conservation ou les premiers secours après une catastrophe).
Objectifs de l'atelier :
1. Développer une compréhension du droit international et sa pertinence pour la protection du patrimoine
2. Développer une compréhension des menaces qui pèsent sur le patrimoine en crise, en particulier les menaces basées sur la violence, telles que les émeutes, le terrorisme et les conflits
3. Développer une compréhension de certaines mesures clés visant à atténuer les menaces et à mener de simples exercices d'atténuation
Atelier 6: Planification proactive pour la protection du patrimoine archivistique en crise: du droit international à la pratique