Né en 1935 dans la ville égyptienne de Gizeh, Helmi Sharawy a poursuivi ses études à la faculté d’arts de l’université du Caire dans le département de sociologie où il s’est reçu en 1958. Il a été nommé chercheur au centre d’arts populaires. Il a ensuite occupé plusieurs positions, la plus récente étant la présidence du conseil d’administration du centre de recherches arabes et africaines, en 2019.
Sharawy a été membre de nombreuses délégations égyptiennes lors d’évènements internationaux, dont la délégation égyptienne célébrant l’indépendance de Tanganyika en 1961, de Zanzibar en 1963 et de l’Angola et du Mozambique en 1975. Il est également membre de plusieurs comités et conseils locaux et régionaux.
Il est l’auteur de nombreuses publications en arabe et en anglais parmi lesquelles The African Revolution in Angola in 1978 (La révolution africaine de 1978 en Angola, non traduit en français) et A new reading of the relations between the Arab and African liberation movements (Une relecture des relations entre les mouvements de libération arabes et africains, non traduit en français). Il a traduit et révisé de très nombreux textes tels que sa traduction du livre African languages and educating the masses (Langues africaines et éducation des masses, non traduit en français) de Quissie Brah ou encore sa révision du livre African studies on social movements and democracy in Africa and the Arab world (Études africaines des mouvements sociaux et de la démocratie en Afrique et dans le monde arabe, non traduit en français) de Mahmoud Mamdani. Il a lui-même réalisé maintes recherches et études portant notamment sur le Journalism in Africa (Le journalisme en Afrique, non traduit en français), Renaissance Africa Magazine et Critical Values in Popular Literature (Les valeurs critiques dans la littérature populaire, non traduit en français), Literature Journal, Beirut.
Résumé: Le patrimoine des manuscrits en caractères arabes en langues (étrangères) africaines
Ce travail a duré près de dix ans (2005-2017). L’auteur a été intrigué par le fait que les cultures africaines locales étaient dévalorisées par les cultures entrantes, et que leur importance et leur expression personnelle distincte étaient ignorées par les érudits arabes.
En examinant de plus près le patrimoine de ces cultures, appelées « étrangères » pour indiquer leur statut d’étranger par rapport aux cultures qui prévalaient, l’auteur recherche le fondement de cette dévalorisation délibérée ou non délibérée d’un héritage qui s’est répandu sur tout le continent africain simplement parce qu’il est écrit en utilisant des caractères arabes.
L’auteur souligne que les érudits modernes ont ignoré les premiers écrits arabes dans de vastes régions de l’Afrique depuis Ibn Khaldun parce que, à part les références aux grottes ou aux artefacts, ces écrits ne prêtaient aucune attention au patrimoine africain qui prévalait dans les régions visitées par ces érudits, puisque la production culturelle restante était verbale et non enregistrable. Les principaux écrivains nationaux africains ont fait de même dans leurs domaines.
Cette recherche est le résultat d’une collaboration avec un certain nombre d’érudits spécialisés provenant de pays choisis par l’auteur, pour établir dans quelle mesure les manuscrits de ces pays reflètent le patrimoine des manuscrits en caractères arabes. L’auteur a sélectionné seize manuscrits en seize langues provenant de toute l’Afrique et les a organisés en deux volumes. Le premier volume comprend des manuscrits en huit langues dans l’ordre suivant : malgache, swahili, haoussa, peul, wolof, mandingue, songhaï et tamasheq. Le deuxième volume contient des manuscrits en berbère, soninké, sérère, kanuri, yoruba, nobiin, afar et afrikaans.